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Chroniques d'un Jeune Ambassadeur de l'Unicef

17 septembre 2009

Une rentrée... et encore beaucoup de travail!

De longs et complexes mois se sont écoulés depuis ma précédente mise à jour, et je n’ai pour excuse qu’un simple manque de temps, le travail et les vacances ayant pris le dessus. Pourtant, c’est la rentrée des classes, pour énormément de monde, et, comme pour beaucoup d’autres, c’est pour moi l’occasion d’une nouvelle année de combat contre la négligence des droits de l’Enfant dans le Monde. Mon manque de temps, qui m’a empêché de mettre à jour mon blog, n’est pas le reflet d’une inactivité du côté de mon rôle de jeune ambassadeur, bien au contraire. Simplement, trouver les mots pour l’écrire est parfois plus difficile que l’on ne se l’imagine…

                Cette année, un gros projet phare émerge, indissociable d’un évènement titanesque, qui mérite plus que jamais d’être le centre de toutes les attentions : les vingt ans de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. Vingt ans, n’y a-t-il pas plus bel âge pour une convention propre à l’enfance ? Oui, cette année, c’est auprès des enfants, que mon équipe de Jeunes Ambassadeurs et bénévoles de l’Unicef a décidé de se tourner, pour sensibiliser et célébrer cet évènement majestueux. Quant à moi, rien ne me fait plus plaisir que de regarder une génération plus jeune que la mienne découvrir des droits qu’elle possède, que d’autres n’ont pas la chance de voir appliqués dans leur foyer.

                Mais plus que jamais, pour moi, c’est le combat contre l’indifférence, le mépris, et la véritable prétention qui hante un nombre trop importants de personnes… La mentalité de certains de mes  « camarades » me cause quelques petits tracas. Une semaine avant la fin des cours, il y a trois mois, j’ai fait une intervention dans deux classes de troisièmes pour proposer à des éventuel(le)s intéressé(e)s de nous rejoindre. On peut s’imaginer que ce genre d’intervention ne laisse pas indifférent, et peut susciter l’intérêt et le sérieux le plus évident chez des élèves de troisièmes, qui, soulignons-le, deviennent l’année suivante des lycéens sensés posséder une maturité hors pair et trépidante d’intelligence. Quelle déception… j’ai été choqué d’apprendre que la condition précaire d’un nombre trop important d’enfants dans le monde ne manifestait chez certains qu’un regard béat et courroucé d’indifférence. Une expérience particulièrement noire et décevante dans mon expérience de Jeune Ambassadeur. J’aime énormément défendre des idées, les exposer devant des personnes en essayant de les intéresser. Je me remets bien entendu en question : peut-être étais-je ennuyeux, mon ton était sans doute trop monotone, ou pas assez vivace… mais quand bien même, je ne pense pas que cela justifie un tel inintérêt.

                Pour moi, ce comportement n’a rien d’anodin. Tous les jours, on peut le rencontrer. Bien sûr, je me rassure en me disant que le thème de cette intervention n’était pas un exposé détaillant la situation des enfants dans le monde, mais plutôt une « publicité » pour encourager des futurs lycéens à rejoindre notre cause. Heureusement ! Mais le faible taux d’intérêt qui en résulte est bien le reflet d’un problème social important. En gros, et c’est horrible de le reconnaître, mais nous sommes dans l’éthique, pour certains, noirâtre et nauséabonde, du « il y a un problème quelque part dans le monde ? tant que c’est loin d’ici, ça me va… », du pessimisme vermoulu et dangereux, et surtout, de l’audace effrénée de promus futurs PDG et médecins qui, en prônant cette doctrine malveillante, ont la conscience tranquille.

                A toutes ces personnes là, qui se trouvent bien au chaud dans un pays où il fait bon vivre et qui ont des droits respectés tout en pensant que la jeunesse martyrisée par un monde trop cruel est inintéressante, je manifeste un mépris grandissant. C’est avant tout contre cette masse populaire dangereuse et pessimiste que je veux mener mon combat.

Tous ces « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes » doivent faire place progressivement à un esprit d’engagement, d’éveil, et surtout, de solidarité. Je n’y parviendrai jamais seul, mais l’effet boule de neige est notre espoir le plus crédible. Trois méthodes sont à ma portée pour vous démontrer que changer les choses est possible. L’une est mathématiques, et se résume à montrer que, pour n jeunes ambassadeurs qui parviennent chacun à convaincre x pessimistes, qui eux-mêmes réussissent à faire de même avec y autres pessimistes, le nombre qui en résulte est très grand. L’autre est tout simplement fondée sur un exemple concret : le programme « jeunes ambassadeurs » est avant toute chose le symbole d’un changement nouveau, qui fonctionne. Enfin, une dernière preuve : je crois en la médecine, en l’homme capable de changer et d’évoluer, et surtout, je crois en une force simple et indiscutable, qui nous est plus que jamais nécessaire pour changer les mentalités et sauver les enfants les plus souffrants : la solidarité.

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9 mai 2009

La nuit de l'eau - Samedi 21 mars 2009

Vidéo officielle de la soirée, parrainnée par Patrick Poivre d'Arvor & Laure Manaudou


Nuit de l'eau 2009
envoyé par unicef

Vidéo postée sur le site Défense de ne pas agir par des Jeunes Ambassadrices d'un autre comité


Nuit de l'eau 2009
envoyé par lesliesiboni

Lien: http://www.lanuitdeleau.com

9 mai 2009

La nuit de l'eau - Samedi 21 mars 2009

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La nuit de l’eau. Sans doute le plus important évènement auquel j’ai pu assister jusqu’à présent. Au départ, quand on m’a dit, quelques mois plus tôt, « réservez votre samedi, c’est la nuit de l’eau ! », honnêtement, je ne m’attendais pas à tout ceci. Vraiment pas. Je m’imaginais surtout une petite fête sans grande importance, avec peu de gens, et surtout, je ne m’attendais pas à être aussi à l’aise pendant la soirée. Oui, chaque année, quelques grandes piscines françaises ouvrent leurs portes pour accueillir le public, le soir, et le sensibiliser à l’eau. N’ayant pas assisté à la réunion de préparation, vous vous doutez bien que j’ai un peu eu du mal à imaginer quel serait exactement mon rôle au cours de cette soirée. Mais dans tous les cas, je savais que quelque soit ce rôle, je m’y plairais. J’étais aux couleurs de l’Unicef, et ça, ça me donnait une grande confiance en moi.

Je suis arrivé un peu anxieux. Un peu comme toujours, d’ailleurs. Je connaissais déjà la piscine dans laquelle j’allais passer cette formidable soirée, mais je n’avais jamais vu les coulisses. L’installation nous a pris énormément de temps. Il faut dire que nous étions peu de jeunes ambassadeurs pour un nombre assez importants de bénévoles Unicef, aussi, ceux-ci nous ont particulièrement briefés. (ou débriefés….  Je ne sais jamais si c’est l’un ou l’autre ! ;) ). Quoiqu’il en soit, nous n’avions pas l’occasion de nous ennuyer : il y avait beaucoup à faire, beaucoup ! Un véritable régal pour moi, puisque l’intégralité des actions consistait à un contact direct avec le public, une occasion de sensibiliser directement les gens. L’installation fut longue. J’étais chargé dans un premier temps d’animer un jeu dont le but était de transporter un seau d’eau le plus rapidement possible. Les lots étaient nombreux, aussi, il faut dire que nous n’avons pas hésité à récompenser, même les moins rapides ! Le premier quart d’heure, il n’y avait pas beaucoup de monde. Il faut dire que la piscine venait tout juste d’ouvrir ses portes… Quelques petits enfants sont venus, et, avec un bénévole, nous avons tenté de leur expliquer la symbolique de cette course : des filles, très jeunes, qui portent le double du poids du seau d’eau sur des distances extrêmement longues… Mais, il faut le reconnaître, sensibiliser des tous tous petits, ce n’est pas très facile ! Dans tous les cas, je me suis bien amusé dans ce premier atelier à expliquer les règles du jeu, à des enfants qui devaient avoir neuf ou dix ans. C’est leur regard qui m’a beaucoup touché. Nous avons dû ensuite nous re-répartir dans de nouveaux ateliers. J’ai ensuite été affecté, pour mon plus grand plaisir, à la pêche aux canards, avec des enfants vraiment très petits ! Quel plaisir ! C’était tout de même un peu angoissant dans la mesure où il fallait tout de même vérifier que les petits pêcheurs ne faisaient pas n’importe quoi avec les canards (initiative inutile, pour ma plus grande et heureuse surprise !). Je me suis amusé à les laisser se lancer un défi. Chacun repartait gagnant, bien évidemment (une brochette de bonbons… miam !), mais c’était tout de même plus palpitant pour eux avec un défi à la clef ! Le but était de pêcher un maximum de canards. Certains se sont défiés d’en pêcher six, d’autres sept… Il y en a même un ou deux qui se sont mis au défi d’en pêcher dix ! De véritables pêcheurs en herbe ! Quelques gourmands n’hésitaient pas à revenir plusieurs fois sur cet atelier, car, il faut le reconnaître, avec les autres jeunes qui animaient l’atelier, nous étions très généreux avec les récompenses…  Cet atelier m’a beaucoup plu. Ce contact avec les tout-petits, je ne l’avais jamais eu auparavant. Quel bonheur ! Je n’ai pas eu une seule fois à me sentir gêné, ou mal à l’aise. Tous ont été parfaits. Ce fut un immense plaisir !

Pourtant, j’ai dû faire face à une tâche assez difficile, il faut le reconnaître… Qui est cruciale pour le projet de la nuit de l’eau. Vendre les tickets de tombola. Je suis un scientifique, à la base, et le commerce ne m’intéresse pas réellement. Je ne sais pas si j’aurais dû m’y intéresser, si j’ai manqué ou pas une occasion de faire quelque chose qui me plairait autant que la science, mais tout ce que je sais, c’est que jamais plus je ne remettrai en question la difficulté de cette tâche : vendre des tickets de tombola, même pour une cause extrêmement engagée, fut très difficile. Je me suis retrouvé avec un petit sac-banane, deux poches, un e avec des billets à vendre, l’autre, avec l’argent à déposer. Brrr… Dur, dur ! La première fois, avec un très grand sourire (très pratique, quand on sait que je me trouve extrêmement bête quand je souris). La seconde, avec un sourire un peu moins grand, parce qu’il faut reconnaître que c’est un peu bizarre de s’approcher des gens avec un sourire figé. Imaginez quelqu’un qui s’approche de vous, avec un sourire bizarre… Ca n’incite pas non plus à acheter un ticket de tombola. J’ai quand même réussi à vendre quelques tickets lors des premières minutes… Mais certains avaient laissé leur argent dans leur casier. J’ai trouvé dommage que nous n’ayons pas prévu ce petit détail, car beaucoup de personnes étaient dans ce cas là, et n’ont donc pas pu acheter de tickets. Pourtant, les lots étaient alléchants : il y avait, par exemple, des tee-shirts dédicacés par des membres de l’équipe de France de rugby (j’espère ne pas me tromper…) ! Ainsi, tout au long de la soirée, j’ai réussi à vendre la totalité des tickets que je devais obligatoirement vendre… mais quelle tâche difficile !

Quand la soirée prit fin, je me sentais très bizarre. Je m’étais vraiment bien « amusé », dans le sens où j’avais pu bien rigoler avec des tout-petits, qui étaient vraiment sympathiques. A l’accueil, les dernières personnes qui partaient faisaient un petit tour à la buvette. Je me suis installé tranquillement là, en disant un grand « au revoir » à chacun, cherchant des yeux des petits qui auraient pu participer à la pêche aux canards. Un père et ses enfants m’ont beaucoup touché, je me souviens que celui-ci a demandé à sa fille : « Tu as passé une bonne soirée ? », et que celle-ci lui a répondu : « Oui, je ne l’oublierai jamais ! ». Autant vous dire que quand vous avez vu tout le travail fourni par les autres, que vous êtes un peu fatigué d’avoir bougé tout au cours de la soirée, et que vous entendez ceci à la fin de la soirée, vous vous dites vraiment que vous n’êtes pas là pour rien, que tout ceci a véritablement un sens.

Alors repensez à ce qui disent : « Ah bon ? Tu crois que c’est en organisant des petites soirées que tu vas être efficace ? ». Repensez à ce « Oui, je ne l’oublierai jamais ! ». Croyez-vous, maintenant, que tout cela est en vain ? Je ne crois pas.

28 avril 2009

Rencontre nationale des Jeunes Ambassadeurs de l'Unicef: 6-8 février 2009

DSC_0386L’une des choses qui me restera longtemps gravée en mémoire (et pourtant, je dois dire qu’il y a énormément de choses que je n’oublierai jamais) est certainement la rencontre des Jeunes Ambassadeurs de ce fameux week-end de février, à Paris, la première à laquelle j’aie assisté. Au départ, j’appréhendai un peu. Il faut dire que j’ai beau aimer monter sur scène, aller naturellement vers les gens, sans coincer un tout petit peu, c’est impossible pour moi. Je ne suis pas tellement timide, du moins, ça dépend avec qui et des circonstances, mais je suis parti à cette rencontre, il faut le dire clairement, bloqué, réellement. Déjà, mon groupe n’est pas arrivé exactement au début de la rencontre, puisque la totalité des Jeunes Ambassadeurs de mon groupe excepté moi était en voyage scolaire jusqu’au premier jour de la rencontre. Nous sommes donc arrivés un jour en retard, en ayant manqué l’essentiel : les présentations. Bref, ces circonstances ne m’ont pas aidé à me préparer mentalement, et je me suis véritablement renfermé sur moi-même. Le voyage en avion ne m’a pas aidé non plus. Je garde un très mauvais souvenir de mes différents voyages en avion : en classe de troisième, je suis parti en Irlande, très beau pays, et l’aller-retour se faisait en avion. L’aller s’est drôlement bien passé, par contre, le retour… J’ai passé une semaine à stresser parce que j’avais peur que l’avion ait un grave accident lors du retour. Ainsi, j’ai particulièrement apprécié que le retour de la rencontre se fasse en train, je ne sais pas si les risques d’accident sont tout aussi forts, mais, en tous cas, je n’ai pas eu à me tracasser toute la rencontre pour une histoire d’accident…  Bref, je crois que je m’égare un peu... L’activité qui m’intriguait le plus était celle qui consistait à montrer un objet qui symbolisait pour nous notre engagement. Je ne savais pas que j’arriverais trop tard pour participer à cette activité, mais elle m’a quand même énormément fait réfléchir. J’avais appris une semaine avant qu’il fallait emmener un objet qui symbolisait son engagement, et je ne savais pas du tout quoi prendre. Ca m’a valu quelques moments de remise en cause : le fait que je ne puisse pas trouver d’objets susceptibles de représenter mon engagement le rendrait-il superficiel ? C’était l’une des premières hésitations que j’aie pu rencontrer avant la rencontre. Finalement, quelques jours avant la rencontre, j’ai trouvé un petit symbole métaphorique. Peut-être que ça paraissait un peu trop subtil, un peu trop tiré par les cheveux, mais, j’en étais sûr, c’était ça que je voulais. Une clef.  L’idée m’est venue immédiatement. Rien de superficiel, bien au contraire, tout en rapport avec mon engagement. Sur terre, il y a des milliers de serrures. Des serrures qui déverrouillent des portes, des serrures qui déverrouillent des coffres… moi, ce que je voulais, c’est que mon engagement soit la clef qui pourrait déverrouiller ce fameux coffre, qui contiendrait la solution à tous les problèmes. C’était peut-être assez imaginatif, mais c’était sincère… et ça l’est toujours ! J’avais donc enfin déverrouillé l’un des premiers mystères de cette rencontre. Le voyage aller s’est donc fait en avion, et nous sommes arrivés à destination samedi 7 février… à 11h du matin, bien après que la rencontre ait commencé, le soir de la veille. J’ai appris avec une grande déception que les activités pour se présenter avaient déjà été faites, et surtout, qu’une première conférence très importante avec la Directrice de Communication de l’Unicef avait déjà été faite. Cela ne m’a pas aidé à me sentir à l’aise, au départ. On a tout de suite rejoint nos quartiers, et j’ai appris que je serai dans une chambre avec trois autres Jeunes Ambassadeurs que je ne connaissais pas. Etant le seul garçon JA de mon comité, je savais par déduction que je serai automatiquement dans une chambre avec des Jeunes Ambassadeurs que je ne connaitrais pas. Au départ, cela ne me dérangeait pas. Sur le coup, cela me faisait un peu paniquer. Mais après… j’ai énormément apprécié. Je ne connaissais au départ absolument rien d’eux, si ce n’est le prénom d’un seul, que j’avais retenu parce qu’il avait le même que celui d’un ami du lycée. A la suite, j’ai assisté à une petite partie d’une conférence de Valérie MONSCH, vice-président de l’Unicef France. Quel dommage là-encore d’avoir manqué une grosse partie de la conférence ! On nous a ensuite remis quelques documents, dont ce fameux tee-shirt bleu que j’adore… x) Le repas du midi, le premier pour moi fut un régal. Vint ensuite l’après-midi. Sans lister dans le détail et dans l’ordre, il y a eu une intervention d’une personnalité de Clairefontaine, qui nous a expliqué les motivations de son alliance avec l’Unicef. Ca a beaucoup, voire énormément changé ma vision de ces entreprises qui font la même démarche que celle-ci. Ce sujet est assez sensible, on se demande beaucoup quelles sont les motivations qui poussent ces partenariats. J’ai pu y trouver des réponses, et modifier ma vision des choses. Il y a eu, de même, vers la fin de journée, une très belle intervention très intéressante et très complète sur la CIDE. J’ai énormément apprécié la qualité du commentaire, j’ai appris énormément de choses et je pense être capable de répondre à des questions si un jour on m’en pose. Mais je suis peut-être encore trop peu formé pour faire quelques interventions… L’essentiel de l’après-midi a été une double série d’ateliers, que j’ai énormément appréciés. Le concept est simple : on débat ensemble, avec les autres JA dans différents groupes, avec l’aide d’un médiateur, et, une fois le débat terminé, l’objectif atteint, on se reréunit tous, et chaque membre d’un groupe rapporte devant tous les autres la discussion, les points abordés, bref, cette personne fait un compte rendu du débat. Ce concept, je l’ai adoré. Je l’adore encore. Un excellent moyen de nous motiver à arriver à un objectif final, dans chaque atelier. Le premier atelier s’occupait de nous définir le rôle d’un JA, selon nous. J’ai trouvé très intéressant le découpage : d’abord nous avons décortiqué, avec les autres JA, les caractéristiques des engagements d’autres personnalités, puis, ensemble, nous avons remodelé toutes ces caractéristiques pour tenter de définir le rôle d’un Jeune Ambassadeur. Je me suis rassuré en me rendant compte que je n’avais aucun des défauts listés pour un Jeune Ambassadeur type ! Mais il me reste encore un bon nombre de qualités à atteindre…  Lorsqu’on a demandé qui voulait faire le compte-rendu aux autres groupes, je n’ai pas osé me porter volontaire, même si au fond de moi j’en avais grandement envie… J’ai vu avec une certaine surprise que les autres groupes avaient trouvé des qualifications similaires… Le deuxième atelier fut tout aussi énormément instructif, nous avons parlé des différents outils que nous avions à disposition pour mener à bien notre rôle de JA. Avec une autre Jeune Ambassadrice, je me suis immédiatement porté volontaire pour faire le compte-rendu. Nous avons énormément échangé, là aussi : nous avons réfléchi à ce que nous pourrions avoir à notre disposition pour mieux témoigner, nous avons réfléchi à comment nous trouvions le site jeune de l’Unicef, nous avons parlé de nos parrains, de nos marraines… Là-dessus, nous nous sommes attardés un petit moment. J’ai appris avec un certain étonnement que certains Jeunes Ambassadeurs s’entendaient très mal avec leur parrain ou leur marraine. N’ayant pas du tout ce problème là, vraiment pas, il est vrai que j’avais un peu généralisé, et je n’avais jamais envisagé cette possibilité. Nous avons donc réfléchi, là-dessus, et beaucoup d’entre nous avons cherché à montrer néanmoins qu’une marraine ou un parrain est indispensable, et qu’on ne pouvait s’en passer. Le second atelier terminé, nous sommes d’abord allés faire une pause ou manger, je ne me souviens plus, puis, nous avons fait les différents compte- rendus. C’est avec plaisir et surtout, loin de l’incertitude du matin que nous avons expliqué nos impressions de l’après-midi, devant les autres groupes. J’ai eu un peu de mal à démarrer, avec les parrains et marraines, car j’ai commencé par le point négatif, c’est-à-dire les différents problèmes qu’avaient rencontré certains, sans mentionner véritablement le point positif, c’est-à-dire le caractère essentiel de leur rôle et leur travail remarquable. Mais je me suis néanmoins rattrapé peu après ! :P Après ces comptes-rendus, nous avons assisté à une intervention sur la CIDE très instructive. J’ai pris énormément de notes ! La soirée fut très musicale, et je me souviens notamment de la très belle prestation des Jeunes Ambassadrices des Hauts-de-Seine, qui ont chanté l’hymne des Jeunes Ambassadeurs. Un moment plein d’émotions. A ce moment là, j’étais vraiment très, très, très loin de mon questionnement du matin : je me sentais chez moi, à l’aise… serein.

DSC_0392Le lendemain, c’est avec plaisir que j’ai assisté à une conférence d’un membre de Médecins sans frontières sur la malnutrition. J’ai énormément apprécié cet échange, qui fut très intéressant. En revanche, les quelques images d’enfants souffrants de la malnutrition m’ont beaucoup ému. J’ai là aussi énormément pris de notes… Beaucoup, beaucoup, beaucoup ! Un troisième atelier a suivi, il s’agissait de nous expliquer comment monter un projet. Essentiel, quand on sait qu’un Jeune Ambassadeur fait énormément de projets, et doit donc savoir s’organiser. Extrêmement instructif ! J’ai particulièrement adoré la méthode du calendrier à l’envers ! On part de la date finale, et on remonte pour arriver à un calendrier précis et détaillé de l’organisation… Le compte-rendu de l’atelier fut là aussi très instructif, nous avons pu échanger les différentes méthodes avec les autres groupes et observer comment eux avaient évolué pour monter leur projet (car nous avions eu un projet fictif à monter, autour duquel nous avons réfléchi pour en déduire l’organisation la meilleure possible.) Après le repas de midi, je me suis senti très mal. Je n’avais pas vu le temps passer, et je ne m’étais même pas rendu compte que la rencontre touchait à sa fin. Quand l’heure de nous quitter arriva, j’étais extrêmement triste et ému. D’abord, parce que le travail de toutes ces personnes qui ont contribué à élaborer ce projet « Jeunes Ambassadeurs », cette rencontre, et qui s’investissent jour après jour pour cette magnifique cause est fantastique, débordant de générosité, et exceptionnel. Puis, surtout, tous ces jeunes qui avaient fait le même choix, ces connaissances que j’avais faites… Bref, tout le monde se séparait, et j’étais énormément ému. Je commençais à trouver que la rencontre avait été trop courte à mon goût… J’étais énormément motivé. En un week-end, j’étais plus décidé que jamais, et j’avais des projets plein la tête. Nous sommes rentré à Toulouse en train, et j’ai adoré garder mon tee-shirt Unicef dans le train. Il faut dire qu’on en a un peu profité pour se trouver des places à côté, pour ne pas être disloqués dans le train, mais chut ! :P J’ai quand même été un peu étonné qu’un groupe de filles ait confondu l’Unicef et le WWF, en voyant le sigle Unicef sur nos tee-shirts, puisqu’elles pensaient que l’Unicef œuvrait pour la cause des animaux.

Cette rencontre fut essentielle pour moi. Je suis plus sûr que jamais, désormais, de mes choix, de mes convictions. De jour en jour, je suis de plus en plus fier de ce rôle que j’ai, de cette cause que je défends. Cette rencontre m’a fait ouvrir les yeux sur tous les enjeux de notre mission. Dans tous les cas, j’en garde un très beau souvenir. Mais j’ai encore beaucoup à faire… et j’en suis désormais sûr : je fais partie de cette belle aventure !


Rencontre des Jeunes ambassadeurs de l'Unicef France
envoyé par unicef

¤Un autre article qui parle de la rencontre Jeunes Ambassadeurs: ici

27 avril 2009

La justice des mineurs doit être indépendante de celle des adultes.


Exigeons une justice juste pour les enfants
envoyé par unicef

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26 avril 2009

Entre nous: un journal qui vous veut du bien!

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L’une des fiertés de l’équipe Unicef dont je fais partie, c’est ce journal, qui gratifie nos actions d’un élan de crédibilité supplémentaire. Je dois dire que j’ai déjà eu l’occasion plusieurs fois de participer à la conception d’un journal. La première fois, c’était en cinquième. Je n’en garde pas réellement une bonne expérience… Surtout à cause de la réception du public, à qui je voue aujourd’hui un mépris beaucoup plus important que celui qu’ils infligeaient à ce journal, dont j’étais le rédacteur -en-chef, car le plus jeune ! =) J’avais été extrêmement dégoûté par ces quelques ignorants, qui ont insulté à eux tout seul le travail de toute une équipe rien qu’en critiquant de manière désopilante des articles, dans des moqueries indignes d’êtres civilisés. Bref, cette expérience de ma 5ème m’avait très refroidi sur le travail de journaliste, et cette année, lorsque le journal de l’équipe Unicef fut créé, j’étais convaincu que la réception du public ne serait pas la même que celle que j’avais connue en cinquième, c’est-à-dire, pardonnez-moi pour le terme, mais « débile ». Je ne me trompais pas. Peut-être que les personnes que je côtoyais dans mon collège en cinquième avaient une ouverture d’esprit très limitée, dans tous les cas, là, j’étais fier de ce journal qui n’avait pour objectif que de sensibiliser aux actions de l’Unicef et aux droits des enfants.

En fait, je me rends compte que des explications s’imposent sur la localisation spatiale de l’équipe Unicef : j’ai cru comprendre que nous étions la seule équipe qui avait son QG au sein même d’un collège-lycée ! En effet, il faut savoir que notre équipe se compose de plusieurs membres engagés au sein de l’Unicef, de 6 jeunes ambassadeurs, et d’une marraine, qui nous est, jour après jour, d’une aide très précieuse. (Au passage, pour la petite histoire, je suis le seul garçon de l’équipe… C’est très… bizarre ! :P) Le plus insolite, c’est que notre marraine est aussi prof de maths ! Et la totalité de l’équipe Unicef l’a en tant que professeur de mathématiques. Vous comprenez mieux le fait que nous nous réunissons au sein même de notre lycée. Enfin, de notre collège-lycée.

Ainsi, notre journal est publié au sein même de l’établissement, gratuitement. Un premier numéro a déjà été publié. Le titre choisi est « Entre nous… ». Il reflète vraiment très bien notre volonté de parler à d’autres enfants, pour les sensibiliser sur le cas d’autres enfants dans d’autres pays et dans des situations beaucoup moins chanceuses que les leur…

Films qui traitent de ce sujet, évènements, malnutrition, actions de l’Unicef, enfants soldats… que de sujets dont nous parlons ! Mon article, dans ce premier numéro, parlait des enfants soldats. Un thème extrêmement dur. Reconnaître qu’à notre époque, au XXIème siècle, des enfants sont encore utilisés comme des armes ! C’est impensable. Que pouvons-nous faire à notre échelle ? La première des choses : éviter de répondre « rien » à cette question. On peut faire plein de choses. On a toujours le choix. Ces enfants qui subissent l’incompétence, le manque d’humanité et de civisme des militaires et des gouvernements de ces quelques pays adeptes ont le droit à une vie bien meilleure. Il y en a bien qui sont volontaires… mais pas tous ! Je ne crois pas que rester à se croiser les pouces soit une bonne solution. Il y a tellement de choses à faire pour sensibiliser…et leur apporter du soutien ! Certes, on ne peut pas, nous, ados, décider de prendre le prochain avion, et d’aller crier sur cet amas d’incompétents pour les convaincre de libérer nos pairs, c’est sûr ! Il y a énormément d’autres solutions. Témoigner. Parler. Expliquer. Montrer. C’est autant de choses qui permettront de soulever les gens et, qui sait, de les emmener à, tous ensemble, faire de même autour d’eux.



La guerre est pour tous un désarroi total, un immense désert de pensées et de philosophies. Elle n’apporte que la misère, la peur, la violence, la haine la plus totale et la plus grande des paniques. Mais lorsque certains camps se mettent à utiliser comme armes, dans la majorité des cas contre leur avis, des enfants définis comme tels par la Convention internationale des droits de l’enfant, l’indigence d’esprit est la plus totale.

Mis en place depuis très longtemps on peut déjà parler d’ « enfants soldats », lorsque, au Moyen-âge, les jeunes enfants à partir de 7 ans recevaient une éducation de chevalier (bien qu’ils ne soient tout de même pas envoyés au front), cette stratégie barbare charme aujourd’hui les pays les plus instables politiquement, qui emploient des manières extrêmement violentes, radicales et inhumaines pour faire rentrer de très jeunes enfants dans leurs rangs, des enfants dont l’espérance de vie ne dépasse pas même l’année. Exemple parmi tant d’autres : on tue la famille d’un enfant pour le convaincre que la seule issue possible à une vie normale et idéale est dans un camp militaire, ou sur le front. Ce comportement viole totalement toutes les règles jusque là écrites à des buts humanitaires, rappelons tout de même que les Etats-Unis, première puissance mondiale, ne se sont pas privés d’utilisés des enfants comme soldats durant la guerre de Sécession, dans les années 1860. Aujourd’hui, l’ONU ne dénombre pas moins de 250 000 enfants dans le monde prisonniers de cette dangereuse et inhumaine issue. Il est nécessaire de rappeler que même si cette stratégie semble infâme et stupide, un petit nombre d’enfants est volontaire à ce sort particulièrement dramatique.

Ethiquement parlant, il est assez difficile de laisser un enfant partir sur le front, même si ses motivations sont justifiées, aussi, l’UNICEF est très actif contre ce genre de comportements qui sont particulièrement irresponsables et, il faut l’avouer, impensables. Qu’est-ce qui peut amener des camps militaires à employer des enfants à une issue évidente et tragique ? Même si les réponses sont évidentes, elles ne justifient rien. La pauvreté, les situations précaires de certaines familles, le manque total de moyens de certains pays, le caractère influençable, docile, et facilement manipulable des enfants… Et pourtant, si ces enfants étaient scolarisés, ce drame aurait pu être facilement évité. L’éducation est le premier frein à cette barbarie, mais le prix de l’éducation est un frein lui-même à l’instruction. Ainsi, les moyens économiques sont majoritairement l’origine de cette démarche radicale et extrémiste, qu’aujourd’hui trop de personnes ignorent. Les infrastructures mises en place par l’UNICEF ne sont pourtant pas suffisantes pour empêcher cette situation de progresser, car chaque année, de nouveaux enfants sont victimes de ce chantage barbare et ignoble. Oublions une seule minute l’aspect plutôt confortable dans lequel nous vivons : un enfant peut-il, doit-il vivre dans ces conditions ? La réponse est évidente. Comme le disait Jean-Jacques Rousseau, « L’enfance a des manières de voir, de penser, de sentir qui lui sont propres ; rien n’est moins sensé que d’y
vouloir substituer les nôtres. » N’oublions pas que détruire l’enfance, c’est détruire toute une vie. Aujourd’hui, où en est-on des droits de l’Homme, des droits de l’Enfant ? Moins avancés que ce que beaucoup d’entre nous pensent. Il est temps de changer. Il est temps d’aider. Il est temps de se respecter.



Ci-dessus, voici l'article en question.

Vous pouvez trouver l'intégralité du journal ici. Le deuxième numéro de notre journal ne va pas tarder à paraître. Je vous en ferai part dans les plus brefs délais.

A bientôt pour de nouvelles aventures!

24 avril 2009

Les ateliers « Jeunesses en Région » : une leçon particulièrement efficace…

siteon0Samedi 9 décembre 2008, j’ai été confronté pour la première fois à une mission sur le terrain. Cela ne signifie pas que j’ai commencé dès ce samedi à m’investir dans mon rôle, soyons bien clair ! =) Auparavant, je m’investissais surtout, avec ma marraine, les autres Jeunes Ambassadeurs et les membres du comité Unicef dans le journal que nous avons créé, mais ça, c’est une autre histoire, dont je vous ferai part un peu plus tard. J’ai l’impression depuis le départ de ne parler que de moi (je pense que ça n’est pas qu’une impression…), mais je ne suis pas seul : 5 autres JA font aussi partie de l’équipe dans la région, et ont les mêmes objectifs. C’est ainsi que, pour ce samedi 9 décembre 2009, ma marraine m’a proposé, avec les autres Jeunes Ambassadeurs, de me rendre à un atelier « Jeunesses en Région ». Il faut dire que cet évènement ne me semblait pas trop important dans la mesure où il ne concernait en rien la situation précaire de certains enfants dans le monde, mais simplement ce que les jeunes faisaient dans des associations, lorsqu’ils en faisaient partie. En effet, je venais tout de même à peine de rentrer dans mon tee-shirt bleu, et je ne savais vraiment pas quoi dire, et j’avais peur, très peur de paraître ridicule. Bref, c’est un peu avec la même sensation qu’ont les petits poissons dans un très très grand aquarium que je me suis rendu à cette après-midi, à l’hôtel de région, dans la Ville Rose. Premières impressions : c’est très, très grand ! Seconde impression : par où on rentre ? ;)

Bref, la première difficulté passée, c’est-à-dire, trouver l’entrée sans se perdre, il s’agissait ensuite de prendre son badge. Oui, même quelques mois plus tard, je me souviens encore, détails après détails, de cette journée. Etrange, quand on sait que je n’ai pas une très bonne mémoire… Aucune faute à mon prénom et mon nom de famille ! Soulagé, je dépose fièrement mon badge sur mon manteau, avec « UNICEF » écrit en gros sous mon nom et prénom. Pour la petite histoire, j’ai toujours mon badge, qui n’a encore pas quitté la poche de mon manteau depuis cet après-midi… Après avoir retrouvé les autres Jeunes Ambassadeurs de mon comité, nous nous sommes retrouvés dans un grand hémicycle, où Monique IBORA, vice-présidente du Conseil Régional de Midi-Pyrénées, nous a fait un discours expliquant l’objectif de l’après-midi. Mes premières impressions : suis-je vraiment à ma place ? Oui, je commençais énormément à douter. Mon expérience de JA était presque nulle, et j’avais très peur de ne pas savoir quoi dire, si on me demandait quel engagement j’avais pris. Et pourtant, vous avez pu le comprendre, m’exprimer en public ne me pose pourtant pas trop de problèmes… Nous nous sommes ensuite divisés et répartis en ateliers thématiques.

Le premier atelier, le seul auquel j’ai pu participer, était un atelier sur la pauvreté, les discriminations… Les autres JA s’étaient répartis dans d’autres ateliers, j’étais avec une autre Jeune Ambassadrice dans celui-ci. Dans la première partie, une jeune fille nous a fait une intervention sur son association, qui aide, si mes souvenirs sont exacts (on commence un peu à voir les limites de ma mémoire… xD), d’autres jeunes qui sont dans la misère la plus totale, leurs parents ne pouvant plus les soutenir financièrement,… Cet engagement m’a beaucoup impressionné, et c’est surtout la force dans la voix de cette jeune fille qui m’a touché. Le tour des questions et des témoignages est ensuite arrivé, et un micro circulait dans la petite salle pour recueillir les impressions,…

Les gens semblaient peu bavards, et une personne a pris la parole. Je me suis senti extrêmement gêné lorsque celle-ci a déclaré qu’elle était scandalisée qu’il y ait aussi peu de réactions. Je ne m’attendais pas à ce que la tension commence à monter dans une telle réunion… Mais j’ai peut-être mal interprété ses propos, après tout. Bref, un peu vexé, je ne m’attendais tout de même pas à ce que le micro tombe entre mes mains lorsqu’elle eût fini de parler. En effet, personne d’autre n’osait prendre la parole, et j’ai eu le malheur de faire un geste interprété comme un désir de prendre la parole, qui n’était pas du tout mon intention, du moins, pour le moment. Le micro arriva entre mes mains, et là, je commençais réellement à paniquer. Qu’allais-je bien pouvoir dire ? Je me sentais si petit, par rapport à cette jeune femme, qui avait du courage, et ces gens, qui me regardaient ! (oui, car, au passage, le nom de l’activité était « Jeunesses en Région », et donc, destiné aux adolescents, or, la moyenne d’âge des personnes présentes dans la salle était d’environ 40 ans…) Je n’étais pas du tout prêt.

« B…Bonjour… Je m’appelle Pierre-Etienne… » Petit moment de réflexion. Commencer par les présentations, excellente idée ! « Je suis lycéen, et je fais partie de l’Unicef, je suis Jeune Ambassadeur. » Le sujet était lancé, maintenant, il me fallait expliquer quel engagement j’avais pris, et les conséquences. Voilà tout le problème : je n’étais encore qu’un tout nouveau en la matière, nommé depuis peu de temps, et n’ayant pas encore d’expérience pour parler… « Je consacre donc mon temps libre à la défense des droits de l’enfant, comme l’Unicef me permet de le faire. C’est vrai qu’on ne rencontre pas les mêmes difficultés que ces jeunes dont vous avez parlé, qui ont des difficultés énormes… » Je crois que j’ai commencé à rougir à ce moment là. Il est évident que je ne retranscris pas au mot près ce que j’ai dit, mais je suis sûr que j’ai dévié vers ce sujet là, en ouvrant sur la situation des jeunes dont avait parlé la jeune fille avant. Quelle peur j’ai eue ! Je voulais tellement avoir l’impression d’avoir ma place dans cet atelier que je m’étais permis ce petit écart. Bref, déconcerté par cette initiative de mon inconscient, la suite a fini en une belle bouillie, n’étant même plus capable de parler distinctement. J’avais l’énorme impression d’avoir dit quelque chose d’impoli, d’avoir franchi une limite… je me sentais tellement minable… heureusement, l’autre Jeune Ambassadrice qui était avec moi a pris le micro et a fini de parler à ma place. Tout rouge, je me sentais mal. Mais, bizarrement, tout le monde m’avait écouté et m’avait observé sans aucun mépris. La jeune fille de l’association m’avait même souri… Quelle impression ! J’avais été vaincu par cet auditoire, alors que d’habitude, je n’hésitais pas à parler en public sans gêne aucune…

Le temps m’étant imparti, j’ai dû partir quelques dizaines de minutes après. Quel bilan tirer de cette première « mission » ?

Tout d’abord, j’ai pris énormément de recul vis-à-vis de ce qui c’était passé. J’ai énormément réfléchi, je me suis demandé ce que j’aurais pu faire dans d’autres circonstances, si cette après-midi avait été une perte de temps vis-à-vis de ce qu’un Jeune Ambassadeur doit normalement faire ou pas…

Oui. J’avais été minable. Très minable. Pas parce que j’avais fait ce petit écart qui m’avait déconcerté. Non. Parce que je n’avais pas eu suffisamment confiance, suffisamment foi en ce que représentait ce premier défi. Si ma marraine m’avait proposé d’assister à cette après-midi, il était logique qu’elle savait ce qu’elle faisait. J’avais bien commencé, cet élan de fierté que j’avais avec ce badge Unicef symbolisait bien ma volonté de défendre les droits de l’enfant, mon engagement. Si je n’avais pas été suffisamment prêt, ma marraine ne m’aurait jamais proposé d’y assister.

Cette intervention que j’avais faite s’était avérée un échec parce qu’elle n’était pas suffisamment sincère. Ce qu’il m’avait manqué, je crois, c’était de la fierté. De la fierté, parce que ce que faisait cette jeune femme, certes, n’était nullement comparable à ce que j’avais, moi, commencé à faire, et peut-être, probablement, que jamais dans ma vie je n’atteindrai son courage, sa force, sa foi, mais, quoiqu’il en soit, nous avions les mêmes objectifs, les mêmes volontés : partager, donner quelque chose de soi-même pour un autre. Je crois que je ne l’ai pas suffisamment perçu. J’aurais dû mettre plus de volonté dans ma déclaration. Ce petit écart n’était pas malvenu : oui, j’ai la chance de participer à cette formidable aventure, de même que d’autres n’en ont pas la chance, et qu’il faut leur en donner l’occasion. Ce qui m’avait perdu, c’était mon manque de foi en ce projet, en cet engagement… envers toutes les valeurs pour lesquelles je m’étais engagé. Simplement parce que j’avais osé douter.

Cette première mission ne m’a pas fait murir dans le sens initialement prévu. Je n’ai nullement pu échanger sur le symbole de l’engagement avec les autres… mais avec moi-même. Je suis rentré dans cette salle d’atelier en étant persuadé que je n’étais pas encore prêt pour être JA, que je n’avais pas encore fait grand-chose. J’en suis ressorti encore un peu déconcerté. Aujourd’hui, je me rencontre. Ce que cet atelier m’a permis, c’est que j’avais fait bien plus que ce que je pensais, et que j’étais loin de ne pas être prêt. J’avais fait le premier pas vers ce long chemin, et même si je n’étais encore qu’au début d’un long périple, je n’étais pas mal en point, sans aucune force, prêt à abandonner, mais bien portant, prêt à me battre pour aller jusqu’au bout. Ce qui m’a manqué, afin de témoigner, non pas que de ce que j’avais fait, mais de ce que je souhaitais faire, c’était tout simplement la confiance. Je ne referai pas les mêmes erreurs. Grâce à cette après-midi, j’ai donc compris que ce n’est pas ce qu’on fait qui compte, mais ce qu’on symbolise, ce qu’on fait pour se battre. L’enfance a besoin d’être défendue, et j’y mettrai mes tripes s’il le faut, mais je me battrai pour que ce que nous, enfants d’un pays qui se dit développé, avons, les autres enfants du monde puisse aussi l’avoir un jour. Le combat est dur, long, mais il faut s’y mettre dès maintenant. J’ai osé douter, durant cette réunion, de ce que symbolisait cet engagement ? Erreur ! Aujourd’hui, j’en suis fier.

24 avril 2009

Jeune Ambassadeur: un rôle que j'aime.

« Nul n'ira jusqu'au fond du rire d'un enfant. » Victor Hugo

1237117550yeux_20enfantsJ’ai fait peu de choses dont je sois fier, ou, du moins, dont je puisse parler en ayant la certitude d’avoir bien fait. Mais, voilà plus de six mois maintenant, je pense que je peux être sûr que la décision que j’ai prise, devenir Jeune Ambassadeur de l’Unicef, est la plus belle de toutes celles que j’aie plus prendre dans ma vie. Un défi que j’ai décidé de relever, que j’ai décidé de me lancer afin que les problèmes que bon nombre de gens jugent, avec une ignorance flagrante et désopilante, négligeables, le deviennent réellement. L’enfance. Une période de la vie qu’on n’oublie jamais, et qu’on regrette toujours une fois envolée. Du moins, pour un certain nombre de personnes. Là est tout le problème : peut-on se permettre de négliger ces quelques millions d’enfants, qui subissent les pénuries, les famines, les guerres, l’incompétence gouvernementale, les maladies, le climat… et bon nombre d’autres horreurs ? Je ne crois pas, en ma modeste qualité d’adolescent, à la fatalité. Il n’y a que les égoïstes qui pensent qu’il n’y a plus rien à faire, que tout est perdu d’avance. Que dire des actions de toutes ces ONG, que dire de l’Unicef, qui, par exemple, a permis de fournir la première pompe à eau, à énergie solaire, faisant un pas de plus vers le progrès considérable ? Peut-on croire en la bêtise de ces gens là, et se ranger dans le clan des passifs ? Non. Je ne suis pas d’accord. Chacun a le choix. Agir, ou rester de marbre.

ombre_chemin_villes_silence_village_Je me sens bien. Voilà depuis septembre 2008 maintenant que je suis JA, et je pense, sans prétention, qu’à mon échelle, je contribue vraiment à améliorer la situation des enfants dans le monde. Oh, bien sûr, il y en a toujours qui viendront vous trouver, pour vous dire : « Ah bon ? Tu crois que c’est en organisant des petites soirées que tu vas être efficace ? », ou bien, encore mieux : « Tu crois que tu vas sauver le monde en te baladant avec ton tee-shirt Unicef ? ». Bien sûr, il y aura toujours des gens qui se croiront plus malins que les autres pour vous gratifier de leur bêtise et de leur ignorance les plus stupides possible. Oui, je crois que c’est en planifiant des évènements, en rendant populaire l’action de l’Unicef en faisant des tas et des tas de projets, que cette organisation mondiale inter-gouvernementale pourra bénéficier d’une aide certaine, et donc, continuer de défendre les valeurs des enfants dans le monde entier. Je crois que c’est en se sentant investi de cette mission, ce rôle de Jeune Ambassadeur, qu’on pourra faire valoir ce que nous, enfants qui jouissons d’une situation confortable, possédons sans nous en rendre compte, mais ce que d’autres, dans la misère la plus horrible, mériteraient aussi d’avoir. Je crois que ce que nous faisons n’est pas insignifiant, bien au contraire, et que, ce que tous ces autres ignorants pensent, n’est que la représentation du néant de leur humanité. A tous ceux là, je n’ai qu’un mot à dire : dommage. C’est en partie pour convaincre ces pessimistes passifs que j’ai voulu devenir Jeune Ambassadeur.

orateurBref, je fais aujourd’hui partie de cette grande famille de Jeunes Ambassadeurs, et j’en suis fier. En six mois, j’avoue que j’ai fait plus de choses que ce que j’aurais espéré. Les résumer en un seul message serait impossible… J’aime ce rôle. Il est vrai que j’aime beaucoup me sentir investi d’une tâche, d’une mission, et de parler aux gens, de les sensibiliser. Cette année, d’ailleurs, j’ai fait ma première expérience en tant que délégué de classe. Bien évidemment, ça n’est pas du tout la même tâche que Jeune Ambassadeur, mais je me suis rendu compte qu’il faut avoir le même esprit d’ouverture, la même envie de communiquer, et surtout, ne pas avoir peur de s’exprimer en public. Je ne pense pas avoir la totalité de ces qualités là. Mais, ce dont je suis sûr, c’est que j’aime m’exprimer en public. Il y a une différence entre aimer quelque chose, et savoir le faire parfaitement, bien évidemment. J’aime ce contact avec les gens, sentir qu’on leur apporte quelque chose… qu’on leur fait du bien. Mon rôle de délégué de classe me l’a apporté, même si, je dois l’avouer, je ne pense pas avoir été un si bon délégué que ça ! Mais mieux encore, voilà quatre ans maintenant que je présente un concert, devant une bonne partie de mon lycée, et chaque année, je me rends compte que le plus difficile dans tout ça, n’est pas de monter sur scène… mais d’y descendre ! Vous allez me dire qu’on ne sent pas particulièrement qu’on apporte quelque chose, qu’on fait du bien quand on est délégué de classe ou qu’on présente un concert. Je crois que si, sans prétention. En tant que délégué de classe, vous apportez à vos camarades un appui non-négligeable, et, quand vous présentez un concert, vous apportez aux gens un grand éclairement, vous êtes leur guide, sans pour autant se priver d’être drôle et détendu.

Vous pensez sans doute que je m’égare de mon point de départ, c’est-à-dire les quelques raisons qui m’ont poussé à revêtir ce tee-shirt bleu ? Détrompez-vous. C’est cette envie de témoigner, de m’adresser aux gens au nom de tous les enfants en leur apportant cette lumière, cette vision trop souvent ignorée qui m’y a poussé. Il ne s’agit plus de défendre ses camarades, ou de monter sur scène pour présenter un concert, mais le même aspect, le même objectif de témoigner, de parler, de plaidoyer m’a attiré, et je ne suis pas déçu.

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Chroniques d'un Jeune Ambassadeur de l'Unicef
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